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En français avec la 4ème6 du Collège La Garenne de Voiron
26 mai 2020

La poésie nous a bien occupés durant ces dernières semaines

Maintenant, c'est le moment de mettre en avant le travail réalisé.

Merci Chiara,

Poèmes d’amour romantique

 

ASSELIN Chiara                       4°6                                                                                      

 

 

 

A celle que j’aime                            
Dans ta mémoire immortelle,   

Comme dans le reposoir
D’une divine chapelle,
Pour celui qui t’est fidèle,
Garde l’amour et l’espoir.

Garde l’amour qui m’enivre,
L’amour qui nous fait rêver ;
Garde l’espoir qui fait vivre ;
Garde la foi qui délivre,
La foi qui nous doit sauver.

L’espoir, c’est de la lumière,
L’amour, c’est une liqueur,                                           
Et la foi, c’est la prière.


Mets ces trésors, ma très chère,
Au plus profond de ton coeur.

                 Nérée Beauchemin (1850-1931)

 

Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue,
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme  avec une femme.

Arthur Rimbaud (1854 - 1891)

                                        

 

Titre : Le baiser (II)

Poète : Germain Nouveau (1851-1920)

Recueil : Valentines 1885

Comme une ville qui s'allume
Et que le vent achève d'embraser,
Tout mon cœur brûle et se consume,
J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser.

Baiser de la bouche et des lèvres
Où notre amour vient se poser,
Plein de délices et de fièvres,
Ah ! j'ai soif, j'ai soif d'un baiser !

Baiser multiplié que l'homme


Ne pourra jamais épuiser,
Ô toi, que tout mon être nomme,
J'ai soif, oui, j'ai soif d'un baiser.

Fruit doux où la lèvre s'amuse,
Beau fruit qui rit de s'écraser,
Qu'il se donne ou qu'il se refuse,
Je veux vivre pour ce baiser.

Baiser d'amour qui règne et sonne
Au cœur battant à se briser,
Qu'il se refuse ou qu'il se donne,
Je veux mourir de ce baiser.

Germain Nouveau

 

 

Victor Hugo (1802-1885)

Recueil : L’art d’être grand-père 1877

Je prendrai par la main les deux petits enfants ;
J'aime les bois où sont les chevreuils et les faons,
Où les cerfs tachetés suivent les biches blanches
Et se dressent dans l'ombre effrayés par les branches ;
Car les fauves sont pleins d'une telle vapeur
Que le frais tremblement des feuilles leur fait peur.
Les arbres ont cela de profond qu'ils vous montrent
Que l'éden seul est vrai, que les coeurs s'y rencontrent,
Et que, hors les amours et les nids, tout est vain ;
Théocrite souvent dans le hallier divin
Crut entendre marcher doucement la ménade.
C'est là que je ferai ma lente promenade
Avec les deux marmots. J'entendrai tour à tour
Ce que Georges conseille à Jeanne, doux amour,
Et ce que Jeanne enseigne à George. En patriarche
Que mènent les enfants, je réglerai ma marche
Sur le temps que prendront leurs jeux et leurs repas,
Et sur la petitesse aimable de leurs pas.
Ils cueilleront des fleurs, ils mangeront des mûres.
Ô vaste apaisement des forêts ! ô murmures !
Avril vient calmer tout, venant tout embaumer.
Je n'ai point d'autre affaire ici-bas que d'aimer.

Victor Hugo

À deux beaux yeux Théophile Gautier (1811-1872)

Recueil : La comédie de la mort 1838

Vous avez un regard singulier et charmant ;
Comme la lune au fond du lac qui la reflète,
Votre prunelle, où brille une humide paillette,
Au coin de vos doux yeux roule languissamment ;

Ils semblent avoir pris ses feux au diamant ;
Ils sont de plus belle eau qu'une perle parfaite,
Et vos grands cils émus, de leur aile inquiète,
Ne voilent qu'à demi leur vif rayonnement.

Mille petits amours, à leur miroir de flamme,
Se viennent regarder et s'y trouvent plus beaux,
Et les désirs y vont rallumer leurs flambeaux.

Ils sont si transparents, qu'ils laissent voir votre âme,
Comme une fleur céleste au calice idéal
Que l'on apercevrait à travers un cristal.

Théophile Gautier

 

Merci Pierre

Titre

Auteur

Année

A Jeanne

 

Victor Hugo

1865

Oh ! quand je dors...

Victor Hugo

1840

 

Jeanne endormie

Victor Hugo

1877

 

Tu me vois bon charmant et doux

Victor Hugo

1874

Quand deux cœurs en s'aimant ont doucement vieilli

 

Victor Hugo

1893

                                

A Jeanne                       

Ces lieux sont purs ; tu les complètes.           

Ce bois, loin des sentiers battus,

Semble avoir fait des violettes,

Jeanne, avec toutes tes vertus.

 

L'aurore ressemble à ton âge ;

Jeanne, il existe sous les cieux

On ne sait quel doux voisinage

Des bons cœurs avec les beaux lieux.


 

Tout ce vallon est une fête

Qui t'offre son humble bonheur ;

C'est un nimbe autour de ta tête ;

Cest un éden en ton honneur.

 

Tout ce qui t'approche désire

Se faire regarder par toi,

Sachant que ta chanson, ton rire,

Et ton front, sont de bonne foi.

 

O Jeanne, ta douceur est telle

Qu'en errant dans ces bois bénis,

Elle fait dresser devant elle

Les petites têtes des nids.

 

 

 

 

Oh ! quand je dors...

 


Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche,

Comme à Pétrarque apparaissait Laura,

Et qu'en passant ton haleine me touche... -

Soudain ma bouche

S'entr'ouvrira !

 

 

Sur mon front morne où peut-être s'achève

Un songe noir qui trop longtemps dura,

Que ton regard comme un astre se lève... -

Soudain mon rêve

Rayonnera !

 

 

Puis sur ma lèvre où voltige une flamme,

Eclair d'amour que Dieu même épura,

Pose un baiser, et d'ange deviens femme... -

Soudain mon âme

S'éveillera !

 

 

 

Jeanne endormie

 

 

L'oiseau chante ; je suis au fond des rêveries.

 

Rose, elle est là qui dort sous les branches fleuries,

Dans son berceau tremblant comme un nid d'alcyon,

Douce, les yeux fermés, sans faire attention

Au glissement de l'ombre et du soleil sur elle.

Elle est toute petite, elle est surnaturelle.

Ô suprême beauté de l'enfant innocent !

Moi je pense, elle rêve ; et sur son front descend

Un entrelacement de visions sereines ;

Des femmes de l'azur qu'on prendrait pour des reines,

Des anges, des lions ayant des airs benins,

De pauvres bons géants protégés par des nains,

Des triomphes de fleurs dans les bois, des trophées

D'arbres célestes, pleins de la lueur des fées,

Un nuage où l'éden apparaît à demi,

Voilà ce qui s'abat sur l'enfant endormi.

Le berceau des enfants est le palais des songes ;

Dieu se met à leur faire un tas de doux mensonges ;

De là leur frais sourire et leur profonde paix.

Plus d'un dira plus tard : Bon Dieu, tu me trompais.

 

Mais le bon Dieu répond dans la profondeur sombre :

- Non. Ton rêve est le ciel. Je t'en ai donné l'ombre.

Mais ce ciel, tu l'auras. Attends l'autre berceau ;

La tombe.

 

Ainsi je songe. Ô printemps ! Chante, oiseau !

 

 

 

Tu me vois bon charmant et doux

 

Tu me vois bon, charmant et doux, ô ma beauté ;

Mes défauts ne sont pas tournés de ton côté ;

C'est tout simple. L'amour, étant de la lumière,

Change en temple la grotte, en palais la chaumière,

La ronce en laurier-rose et l'homme en demi-dieu.

Tel que je suis, rêvant beaucoup et valant peu,

Je ne te déplais pas assez pour que ta bouche

Me refuse un baiser, ô ma belle farouche,

Et cela me suffit sous le ciel étoilé.

Comme Pétrarque Laure et comme Horace Églé,

Je t'aime. Sans l'amour l'homme n'existe guère.

Ah ! j'oublie à tes pieds la patrie et la guerre

Et je ne suis plus rien qu'un songeur éperdu.

 

 

 

Quand deux cœurs en s'aimant ont doucement vieilli

 

Quand deux cœurs en s'aimant ont doucement vieilli

Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli !

Amour ! hymen d'en haut ! ô pur lien des âmes !

Il garde ses rayons même en perdant ses flammes.

Ces deux cœurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un.

 

Il fait, des souvenirs de leur passé commun,

L'impossibilité de vivre l'un sans l'autre.

- Chérie, n'est-ce pas ? cette vie est la nôtre !

Il a la paix du soir avec l'éclat du jour,

Et devient l'amitié tout en restant l'amour !

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